Les marchés obligataires en situation délicate

marché obligataire 2015
marché obligataire 2015

Ces derniers mois, les marchés obligataires internationaux ont été malmenés par deux forces contradictoires. Au début de l’année, les obligations se sont redressées car les investisseurs ont délaissé les actions au profit des emprunts d’Etat, pour privilégier la sécurité, en raison de la crainte d’une récession aux Etats-Unis. Cependant, compte tenu de la flambée persistante des prix du pétrole et des autres matières premières, les marchés obligataires se sont lourdement repliés, les investisseurs prenant conscience que la baisse des taux d’intérêt était allée aussi loin que possible et que les banques centrales pourraient amorcer un nouveau cycle de hausse de leurs taux directeurs.

Combien de temps va encore durer la crise du crédit, qui a débuté en juillet 2014 ?

Il est probable que la crise du crédit dure jusqu’au premier trimestre 2016. Bien que les principales banques centrales aient injecté énormément de liquidités dans le système bancaire, les spreads du LIBOR par rapport au taux d’intervention des banques centrales demeurent larges, car les banques ont du mal à se dépêtrer de bilans plombés par des créances douteuses. Pour l’essentiel, les liquidités injectées permettent uniquement aux banques de financer ces positions peu liquides, mais ne les éliminent pas de leur bilan. Avant de pouvoir parler de fin de la crise, il faudra que les investisseurs se tournent à nouveau vers des actifs risqués et que les niveaux de taux LIBOR se normalisent. Cela étant, au fil des mois, la crise semble s’éloigner quelque peu de son paroxysme.

Que manque-t-il aux marchés obligataires pour renouer avec la stabilité ?

Pour les investisseurs, il faudra que les tensions inflationnistes s’apaisent avant que les marchés ne renouent avec la stabilité. Les marchés obligataires ont atteint un niveau de volatilité inédit depuis de nombreuses années. Les investisseurs redoutent pour la plupart une période prolongée d’inflation très élevée ou de « stagflation » (stagnation de la croissance accompagnée d’une accélération de l’inflation, situation très inconfortable pour l’économie et les marchés financiers).
Nous pensons qu’un ralentissement de l’économie mondiale se traduira par l’apparition d’une sous-utilisation de la main d’oeuvre disponible et des capacités de production, ce qui provoquera un relâchement des tensions inflationnistes. Nous devrions observer ce phénomène d’ici à la fin de l’année, mais à condition que les prix du pétrole n’atteignent pas de nouveaux records. A court terme, les investisseurs resteront très inquiets quant à d’éventuels relèvements des taux par les Banques centrales.

En l’état actuel des choses, nous estimons que les taux directeurs resteront inchangés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pendant une période plus longue que le marché ne l’anticipe actuellement. La fragilité du système bancaire et de la consommation dans ces pays l’emporte sur le risque inflationniste. Il faudra attendre 2016 voire 2017 pour que ces deux banques centrales relèvent leurs taux d’intérêt. Ces deux marchés obligataires devraient donc réaliser un parcours satisfaisant sur la base des niveaux de taux actuels.

S’agissant de la Banque Centrale Européenne, cette dernière a clairement indiqué qu’elle lutterait contre ce qu’elle considère comme une inflation naissante, signalant qu’elle serait susceptible de commencer à relever les taux dès le 3 juillet. De fait, le marché obligataire de la zone euro sera probablement peu attrayant au cours des prochains mois. Les rendements des emprunts d’Etat à 10 ans de la zone euro devraient progresser et tendre vers 5% pour intégrer la menace actuelle d’une hausse des taux d’intérêt par la BCE. Les rendements des obligations américaines pourraient quant à eux osciller autour des niveaux actuels, ou légèrement diminuer, cet été…

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